Il était une fois des villages autonomes – Saint-Jean-Port-Joli - AOÛT (suite)
par Journal L'Attisée le 2024-08-21
PAR SYLVAIN LORD
Commerçants
Les listes d’électeurs nous mentionnent la présence de nombreux commerçants dans la municipalité sans toutefois nous préciser la nature de leurs activités; voici ceux qui ont été répertoriés entre 1935 et 1965 : Antonio Caron (1940), Arthur Caron (1962), Georges Chamard (1962, 1965), Roland Chouinard (1963, 1965), Amédée Fortin (1953), Alphonse Gagnon (marchand de bois : 1953, 1962, 1963, 1965), Armand Gamache (1940), Joseph Gamache (1935, 1940), Philippe Jalbert (1949, 1957, 1958, 1962; 137, de Gaspé Ouest), Alphonse Jean (1945), Max Kutzera (ébéniste : 1957, 1958), Maurice Leclerc (Boutique d’arts : 1957, 1958), Arsène Ouellet (1940), J.-Hildevert Ouellet (marchand de bois : 1953), Georges Ouellet (1935, 1940, 1949, 1957), William Robinson (marchand de bois : 1962) et J.-Albert Thériault (agent pour la fonderie Bélanger de Montmagny : 1957, 1958, 1962, 1963) 1 .
Le secteur du chemin du Roy comportait jadis de nombreux commerces. D’est en ouest sur cette route, il y avait le Vivoir Moderne (no 28), la première Auberge du Faubourg (no 26), l’unité sanitaire (no 26), la pharmacie Rexall (no 26), la beurrerie du village (no 24), le magasin d’Eugène Robichaud (no 20), le 5-10-15 des sœurs Lucille et Rose Chouinard (no 14), le barbier Rosaire Cloutier (no 12), la boulangerie Jouvence-Gagnon (no 11), le commerçant Georges Ouellet (no 8), les meubles Adrien Picard (nos 4 et 6), la boucherie Thomas Morneau (no 3) et Gilles Picard électronique (no 2). Du côté ouest, il y avait le magasin général Théophile Duval (no 4) 2. Le secteur du chemin du Roy a beaucoup changé au fil du temps. Avant 1937, la route 132 (anciennement la 2) passait par le chemin du Roy et la 204 (anciennement la 24) s’arrêtait sur ce même chemin; le prolongement la 204 n’a été construit que vers 1968.
Marchands
Plusieurs marchands ont eu pignon sur rue à Saint-Jean-Port-Joli et il est très difficile de tous les répertorier. Les listes d’électeurs de 1935 à 1965 nous en dévoilent un bon nombre ainsi que plusieurs coupures de journaux: Mme Eustache Anctil (1953), Jean-Marie Babin (1768-1842; aubergiste et commerçant au 865, de Gaspé Ouest), Jean-Marie Bélanger (854, de Gaspé Ouest; marchand au début des années 1800), Armand Bourgault (1953, 1957, 1958; 321, de Gaspé Ouest - il a acquis le fonds de commerce d’Odilon Toussaint), Arthur Caron (1935), Alexandre Bourgault (marchand entre 1853-1902), Généo Bourgault (1962, 1963, 1965), Gilbert Caron (1935), Patrice Caron (linge : 1958, 1962, 1963, 1965; 25, de Gaspé Ouest), Calixte Chamard (1940), Jacques Chamard (1962, 1963), Amable Charron (marchand entre 1803-1835), André Chouinard (1962, 1963), Lucille Chouinard (1957, 1958), Marc Chouinard (1945), Réjeanne Chouinard (1953), Jean-Baptiste Couillard (1835), Abraham Deschênes (1935, 1940), Joseph Duval (1945, 1949; petit dépanneur aux limites de Sain-Roch-des-Aulnaies), Louise Duval (1965), Théophile Duval (1940, 1945, 1949, 1953, 1957, 1958, 1962, 1963), Judes Fournier (1965), Pierre Jean Ulric Fournier (actif en 1932; 72 de l’Ermitage), Raymond Giasson (1953), Georges Khazoom (1957, 1962, 1963, 1965), Louis Lapointe (1874), Guy Lavallée (1965), Henri Lavallée (1958, 1962, 1963, 1965; 29, de Gaspé Ouest), Jean-Thomas Lavallée (1935, 1945, 1949, 1953, 1957, 1958, 1962, 1963, 1965), Édouard Lavoie (1949), Albert Lebel (1949, 1953, 1958, 1962, 1963), Alphonse Leblanc (1953, 1957), Jean-Louis Michaud (1953, 1957, 1958, 1962, 1963, 1965), Jean-Albert Morin (1949, 1953, 1958, 1962), Mme Jean A. Morin (1965), Thomas Morin (1935), David Morris (1935), Alphonsine Morneau (1949, 1957, 1958, 1962, 1965), Berchmans Ouellet (1949, 1953, 1957, 1958, 1962, 1963), Alexandre Pelletier (dépanneur : 1940, 1945, 1949, 1953; 24, de Gaspé Est), Léo Pelletier (1962), Régent Pelletier (1957, 1958, 1963), Adrien Picard (1965), Alcide Robichaud (1949, 1953, 1957, 1958, 1962, 1963, 1963), Camille Robichaud (1963), Eugène Robichaud (1935, 1945, 1949), Josaphat Robichaud (1945, 1949, 1953), Joséphine Robichaud (1958), Raoul Robichaud (1957, 1958, 1963), J. Antonio St-Pierre (1940, 1945, 1949, 1953), Maxime St-Pierre (1940), René St-Pierre (1957, 1958, 1962), Eugène Thériault (1935), Odilon Toussaint (1940; 348, de Gaspé Ouest), Paul Toussaint (1953) 3 et François Verreault (actif en 1778; 41 de Gaspé Est).
Magasins généraux
La plupart des premiers magasins étaient de type général où on trouvait un peu de tout; les sections suivantes en présentent quelques-uns.
Théophile Bélanger
Né le 7 septembre 1845, Théophile Bélanger est le fils de Germain et de Marguerite Ouellet. Il habite chez ses parents lors du recensement de 1871 et se déclare menuisier 4. Le 20 avril 1874 à Saint-Pascal de Kamouraska, il épouse Alvina O’Leary (1852-1896), fille du docteur Joseph Annibal et de Thècle Phaneuf. Il est agent pour le Grand Tronc à cette époque ainsi qu’à la naissance de ses deux premières filles (Maria n. 14-10-1875 St-Pascal et Joséphine n. 21-11-1876 St-Pascal). Il arrive à Saint-Jean-Port-Joli avec sa famille composée de quatre filles (Maria, Joséphine, Anna et Mathilda) juste avant le recensement de 1881. Il s’installe près de l’église (4, place de l’Église) et devient marchand. Les affaires ne sont pas très florissantes et des difficultés financières sont signalées dès 1884. Le 9 juillet 1885, la Gazette officielle du Québec annonce sa faillite 5. Le 28 février 1887, tous les biens de Théophile sont vendus par encan et la famille déménage à Montréal.
Entre-temps, quatre enfants s’étaient ajoutés à la famille: Albertine (1881), Olivier (1883), Edmond (1885) et Germain (1886). Théophile tente sa chance comme épicier en 1894; les affaires ne sont pas plus lucratives 6. Son épouse décède le 24 août 1896; elle est inhumée à Saint-Césaire alors que la famille habite à Montréal 7. Théophile devient ensuite voyageur de commerce, pour la maison Martel et Cie, un métier qu’il exercera jusqu’à la fin de sa vie. Il décède le 20 septembre 1917 à Coaticook et ses funérailles sont célébrées à l’église Saint-Denis de Montréal le 22 suivant . Le 8 septembre 1886, Théophile vend sa maison, qu’il a lui-même fait ériger en 1885, à Germain Bélanger un commerçant de chevaux de Beaverville dans le comté d’Iroquois en Illinois 9. La maison passe ensuite successivement à un sénateur de Saint-Césaire (William Henry Chaffers, 1891), à un chapelain, à un pilote, à une chapelière, à la coopérative d’alimentation La Paix, à un chanoine, à un médecin et quelques autres avant de devenir la boutique Les Enfants du Soleil10. Ce dernier commerce a été fortement endommagé par un incendie le 16 février 2023.
* Sur la photo: Maison Théophile Bélanger vers 1940
Notes
1. BAC, Listes des électeurs de St-Jean-Port-Joli de 1935 à 1965.
2. Gaston Deschênes, Le petit monde du chemin du Roy des années cinquante et soixante, informations tirées du site Internet : https://blogue.septentrion.qc.ca/gaston-deschenes/ le 11 mars 2023.
3. BAC, Listes des électeurs de St-Jean-Port-Joli de 1935 à 1965.
4. BAC, Recensement de St-Jean-Port-Joli de 1871, district 164, ligne 17.
5. « Avis de faillite », Gazette officielle du Québec, vol 17, no 28, Québec, 11 juillet 1885, p. 1368.
6. « Nouvelles sociétés », Le prix courant : journal du commerce, vol 14, no 18, Montréal, 29 juin 1894, p. 16.
7. Fabrique de St-Césaire, Décès de Tharsile Alvina O’Leary, 26 août 1896.
8. « Avis de décès », La Presse, 33e année, no 271, Montréal, 21 septembre 1917, p. 17. Théophile avait déclaré être voyageur de commerce lors du recensement de 1901, et du mariage de deux de ses filles en 1905 (Albertine) et 1906 (Philomène).
9. Greffe de Me Cléophas Leclerc, Vente de Théophile Bélanger à Germain Bélanger, lot 169, minutes 29, 8 septembre 1886.
10. Culture, Communications et Condition féminine Québec, Circuit du patrimoine bâti Saint-Jean-Port-Joli, p. 20.