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Il était une fois des villages autonomes – Saint-Jean-Port-Joli (suite) JANVIER 2024
par Journal L'Attisée le 2024-01-15


Navigateurs

Saint-Jean-Port-Joli comptait jadis plusieurs navigateurs ; les listes d’électeurs de 1935 à 1965 nous dressent une liste partielle de ces voyageurs des mers1 : Gérard Bernier (1935), Armand Bourgault (1935), René Bourgault (1963), Edmond Buteau (1953), André Caron (1962), Fernand Caron (1958), Gabriel Caron (1962, 1963), Gérard Caron (1940), Ludger Caron (1962, 1963), Paul-François Caron (1958, 1962, 1963), Roland Caron (1940, 1945, 1953), Albert Chouinard (1940), Georges Chouinard (1953), Georges-Albert Chouinard (1940), Gilles Chouinard (1958, 1963), Jacques Chouinard (1945, 1953, 1957, 1958, 1963), Jean-Yves Chouinard (1962), Lavery Chouinard (1953, 1962), Raymond Chouinard (1958), Wilfrid Chouinard (1940), Adrien Dubé (1949, 1953), Jean-Paul Dubé (1965), Léopold Dubé (1958), Raymond Dupont (1962, 1963), Robert Duval (1957), Gérard Fortin (1935), Mathieu Fortin (1945, 1949, 1953, 1957, 1962, 1963), Raymond Fortin (1965), Antoine Fournier (1945, 1953, 1957, 1958, 1962), Jean Fournier (1958, 1962, 1963), Lauréat Fournier (1935), Eugène Gagnon (1963, 1965), Jacques Gamache (1962), Louis-Joseph Giasson (1945, 1953, 1958, 1962, 1963, 1965), Rosaire Harton (1963), Henri-Louis Jean (1953), Fernand Lavoie (1957, 1958, 1962, 1963, 1965), Léonce Lavoie (1945, 1953, 1958, 1962), Paul-Henri Leclerc (1953), Gérard Lemieux (1965), Georges Lizotte (1957, 1958, 1962), Adrien Ménard (1958, 1965), Adrien Mercier (1957, 1958), Michel Morency (1945), Antonio Morin, Alfred Ouellet (1935), Henri Ouellet (1945), Omer Ouellet (1935), Albéric Picard (1965), Étienne Robichaud (1945, 1949, 1953, 1957, 1958, 1962, 1963), Félix St-Pierre (1945), Guy St-Pierre (1958), Jean-Luc St-Pierre (1965), Patrick St-Pierre (1962, 1965), Gaston Villeneuve (1963, 1965).

Tanneries
Deux tanneries sont en activité lors de l’inventaire des ressources naturelles du comté de 1938. Il s’agit d’Émile Boucher résidant aux limites de Saint-Aubert (voir article « Il était une fois un village autonome – St-Aubert) et de Camille Couillard. Ce dernier ouvre sa petite tannerie aux Trois-Saumons en 1936. Il embauche deux personnes pour une durée de cinq à six mois par année et fait le tannage de 1 200 à 1 500 peaux. La concurrence avec les deux autres tanneries du comté est vive et les difficultés à se faire payer mettent son entreprise en péril2.

Moulins et meunerie
Le moulin banal de la famille de Gaspé est abondamment documenté et nous ne nous y attarderons pas.

Carderie
Achille Hudon carde annuellement 5 000 livres de laine en 1937. Les possibilités de développement de cette carderie sont à peu près nulles3.

Meunerie
Achille Hudon exploite une meunerie aux Trois-Saumons en 1937. Deux de ses fils travaillent avec lui à l’année et un journalier pendant 4 mois. Les matières premières comprennent 75 000 minots de grains mélangés (avoine, orge et seigle), 10 000 minots de blé et 40 000 livres de foin. Les produits sont des moulées alimentaires, de la farine de blé et du foin moulu4.

Moulin à farine
Le moulin à farine de la rivière Trois-Saumons est très ancien (construit après 1720) et il est en déclin. Dans les bonnes années, on a produit jusqu’à 120 000 minots de grain. En 1938, la production de blé baisse sensiblement5. Le moulin a été en service jusqu’en 1976.
Moulin à farine de la rivière Trois-Saumons6

On sait très peu de chose sur ce moulin avant le dix-neuvième siècle. La famille de Gaspé y a vécu quelques années après l’incendie de leur manoir qui a été reconstruit entre 1763 et 1766. Le 2 mai 1762, Joseph Dion signe un bail avec le seigneur de Gaspé pour construite un moulin à scie7. En 1801, monsieur de Gaspé signe un bail emphytéotique de 99 ans, avec les frères David et Robert Harrower, pour la location de son moulin et des installations attenantes. Ces derniers y établissent une distillerie qui sera en exploitation pendant plusieurs années. David décède prématurément en 1826 ; Robert le suit dans la tombe en 1830 après une certaine déconfiture dans ses affaires. Les fils de Robert se lancent alors plus intensivement dans le commerce du bois et font reconstruire le moulin vers 1850 parce qu’il est devenu trop dangereux. Tous les membres de la famille Harrower quittent la région vers le milieu des années 1850 et des hommes à gage sont embauchés pour continuer les activités de moulage et de scierie.

Le 22 février 1873, Léandre Méthot achète le moulin des héritiers de monsieur de Gaspé pour la somme de 11 970 $8. Monsieur Méthot décède prématurément le 23 septembre 1881 à Cap-Saint-Ignace. Sa veuve, Catherine Thibault, vend le moulin à scie à Thomas Michaud le 28 décembre 1882 pour la somme de 2 250 $ lequel sera ultérieurement revendu à la compagnie Price Brothers9. Le même jour, elle ratifie un contrat avec Alexandre Bourgault pour la vente du moulin à farine au prix de 7 250 $10. Monsieur Méthot s’était fortement endetté en 1868 pour l’exploitation de toutes ses concessions forestières et les deux précédents acheteurs doivent payer ses créanciers11. En décembre 1891, Alexandre Bourgault fait don de la moitié du moulin à son fils Gaspard qui exerce déjà le métier de meunier12. Gaspard décède le 16 janvier 1895 et sa veuve remarie Achille Hudon, fils de Philippe et d’Obéline Paradis, le 21 février 1898 à Saint-Jean-Port-Joli. Entre-temps, Achille Hudon était devenu propriétaire du moulin en mai 1907 pour la somme de 30 000 $13. Achille fait don du moulin à son fils Edmond, en juillet 1939, qui en prendra soin jusqu’à sa fermeture en 197614. Edmond transmettra les vestiges du moulin à Dolorès et Fernand Hudon en juillet 199315. Plusieurs des bâtiments existent toujours mais ne sont plus en fonction.


NOTES

  1. BAC, Listes des électeurs de St-Jean-Port-Joli de 1935 à 1965, arrondissements, no 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94 et 95.
  2. Ministère des Affaires Municipales, de l’Industrie et du Commerce de la Province de Québec, Inventaire des ressources naturelles et industrielles 1938 – Comté municipal de L’Islet, Québec, 1938, p. 63.
  3. Ministère des Affaires Municipales, de l’Industrie et du Commerce de la Province de Québec, Inventaire des ressources naturelles et industrielles 1938 – Comté municipal de L’Islet, Québec, 1938, p. 63.
  4. Ibid.
  5. Ibid.
  6. Culture et Communications Québec, Répertoire du patrimoine culturel du Québec, image tirée du site Internet : www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=233268&type=bien le 24 octobre 2022.
  7. « Bail entre Joseph Dion et le seigneur de Gaspé », 2 mai 1762.
  8. BAC, Pièce relative au partage des intérêts des lods et vente du moulin des Trois-Saumons, 1874, référence MG18-H44
  9. Greffe de Me Cyprien Tessier, Vente de Catherine Thibault à Thomas Michaud, lots 347, 348 et 552, minutes 6437, 28 décembre 1882, no enregistrement 22 283.
  10. Greffe de Me Cyprien Tessier, Vente de Catherine Thibault à Alexandre Bourgault, lot 348, minutes 6436, 28 décembre 1882, no enregistrement 22 284.
  11. Op. cit., contrats des deux transactions précédentes.
  12. Greffe de Me Cléophas Leclerc, Donation d’Alexandre Bourgault à Gaspard Bourgault, lot 348, minutes 225, no enregistrement 27 528. Le contrat stipule aussi les clauses matrimoniales avec la future épouse de Gaspard, Eugénie Chouinard.
  13. Registre foncier du Québec, Vente de Joseph Bourgault à Achille Hudon, lot 348, 8 mai 1907, no enregistrement 36 058.
  14. Registre foncier du Québec, Donation d’Achille Hudon à Edmond Hudon, lot 348, 17 juillet 1939, no enregistrement 59 696.
  15. Registre foncier du Québec, Transmission à Dolorès et Fernand Hudon, lot 348, 28 juillet 1993, no enregistrement 145 522 et 145 523.



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