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Il était une fois des villages autonomes – Saint-Aubert (suite) JANVIER 2023
par Journal L'Attisée le 2023-01-16


Banque Provinciale
Une succursale de la Banque Provinciale du Canada ouvre ses portes à Saint-Aubert le 27 juillet 1915 ; elle est située au 10, Principale Ouest. Alfred Blais en est le gérant pendant 10 ans puis il est remplacé par son fils Émilio qui assume la même fonction pendant 13 ans. Émilio perd son poste en 1938 à cause de problèmes de gestion ; il est remplacé par Georges Fournier le 10 juin 1938 et la banque est déménagée au 23, Principale Ouest le 1er août suivant. Gérard Deschênes accède à la gérance le 19 avril 1940 puis il est remplacé par André Forest le 9 novembre 1941. Monsieur Forest disparaît brusquement au début de son entrée en fonction ; la banque porte plainte à la Sûreté provinciale prétextant que son gérant s’est envolé avec une somme de 3 000 $ à 3 500 $. Le suspect est finalement localisé à Laredo au Texas où il est arrêté1. Jean-Albert Morin accède à la gérance de la banque entre le 24 décembre 1941 jusqu’au 15 juillet 1947. Georges Fournier accède ensuite au poste puis cède sa place à sa fille Léa en 1954 ; elle travaille à la banque jusqu’à sa fermeture en avril 19712.

Figure 1- Second site de la Banque Provinciale3

Caisse populaire
La Caisse populaire de Saint-Aubert est fondée le 9 juin 1942. Trente-neuf résidents signent leur adhésion sous l’instigation du vicaire William Vachon et de Simon Fortin, un propagandiste du mouvement coopératif. Le conseil d’administration est composé de Louis St-Pierre, Adrien Caron, Josaphat Pelletier, Maurice Robichaud et Jean-Baptiste Bérubé ; celui du conseil de Louis-Gonzague Pelletier, Wilfrid Robichaud et Irenée St-Pierre ; celui du conseil de surveillance de Josaphat Dubé, Dosithée Pelletier et Jean-Baptiste Pelletier. Jean-Baptiste Bérubé devient le secrétaire-gérant de la nouvelle Caisse et accueille le service dans sa résidence4.

La seconde assemblée annuelle de la Caisse est tenue le 6 juin 1944 alors qu’environ 200 personne y assistent. On constate alors une augmentation considérable du chiffre d’affaires. Il est entré une somme de 53 211,88 $ dont 2 110,80 $ en parts sociales. La caisse a prêté 7 137,30 $ dont 2 532,50 $ ont été remis. Les dépenses de l’année s’élèvent à 87,21 $ et les bénéfices à 434,33 $. La taxe d’entrée a rapporté 142,50 $. Les directeurs ont décidé de payer 1½% à l’épargne (224,23 $) et 2 % comme boni (49,60 $). Le conseil d’administration est composé de Louis St-Pierre, président ; Maurice Robichaud, vice-président ; Jean-Baptiste Bérubé, gérant ; Adrien Caron et Josaphat Pelletier. La commission du crédit est constituée de William Robichaud, président réélu ; Maxime Fortin et Irenée St-Pierre. Quant au conseil de surveillance, il est composé d’Alphonse Auclair, Dosithée Pelletier et Joseph Dubé6.

Figure 2- Premier site de la Caisse populaire (1942-1957)5

La Caisse déménage en 1954 et suit la famille Bérubé dans sa nouvelle résidence. Les locaux sont trop exigus et on inaugure les locaux actuels le 1er mai 1972. Le 1er mai 2001, la Caisse fusionne avec celles de Saint-Jean-Port-Joli et de Saint-Damase ; elle prend le nom de Caisse Desjardins de Trois-Saumons7. Une seconde fusion a lieu le 1er janvier 2015 où toutes les Caisses de L’Islet-Nord prennent le nom de la Caisse Populaire
du Nord de L’Islet.

Autobus Legendre
Charles-Edouard Legendre (1902-1981) de Montmagny exploite le transport par autobus entre Saint-Aubert, Lévis et Québec à partir de 1933 (permis 438-A). Connu sous le nom Autobus Saint-Aubert, sa véritable raison sociale était Autobus Charles-Édouard Legendre. En 1946, il possède un véhicule Prévost de 23 sièges lettré Québec-Lévis-St-Aubert. Il effectue un aller-retour quotidien entre la municipalité et la capitale. À cause de la compétition, il n’offre pas de service à Montmagny et entre Saint-Charles et Beaumont. Le 8 janvier 1952, il vend son circuit à Autobus Théodule Simard (permis 309-A-1) ; la compagnie possède deux autres parcours à partir de Saint-Pamphile depuis le 27 avril 1951 (permis 309-A-2 et 309-A-3). La description des 3 parcours en date du 26 janvier 1953 se lit comme suit :

Saint-Pamphile, Sainte-Perpétue, Tourville, Saint-Damase, Saint-Aubert, Saint-Eugène, Cap-Saint-Ignace, Montmagny, Saint-Thomas, Saint-Pierre, Saint-François, Saint-Vallier, La Durantaye, Saint-Michel, Saint-Charles Est, Beaumont, Lauzon, Lévis, Saint-Romuald, Pont de Québec, Sillery et Québec.
a) Service dominical l’été seulement à cause de la fermeture de la route Saint-Aubert à Saint-Eugène ;
b) Pas de local entre Saint-Pamphile et Saint-Aubert ;
c) Pas de local dans Montmagny et entre Saint-Charles et Beaumont.

Les Autobus Simard ont l’espace 60 à la gare Saint-Roch de Québec. Le 14 octobre 1953, François Nolin, propriétaire d’une importante flotte de camions dont le garage se situe au 131, 7e Rue, Québec achète le permis des Autobus Simard enr. Il choisit les couleurs bleu et jaune pour ses autobus et exploite 4 circuits dans le comté de l’Islet.

Permis 309-A-1 = Saint-Aubert à Québec
Permis 309-A-2 = Saint-Pamphile à Québec via Saint-Jean-Port-Joli
Permis 309-A-3 = Saint-Pamphile à Québec via Saint-Aubert et La Durantaye
Permis 309-A-4 = Saint-Pamphile à Saint-Jean-Port-Joli.

Figure 3- Autobus Nolin qui sillonnait jadis le comté


Le 3 décembre 1953, la Régie émet un nouveau permis de Saint-Pamphile à Sainte-Perpétue via Tourville et Saint-Damase jusqu’à Québec ; il n’y a pas de service local entre Saint-Jean-Port-Joli et Québec. Le 16 juillet 1954, monsieur Nolin incorpore sa compagnie sous le nom de « Autobus Nolin Inc ». Le 27 août 1969, il vend à « Autobus Deshaies Ltée » qui revend à Autobus Centre-Sud inc. en 1977. Le service de transport est abandonné en 1980 à cause de difficultés financières8. Un des conducteurs de ces autobus, que plusieurs ont connu, est Lucien Pelletier de Saint-Pamphile9.


  1. « Accusé de vol, André Forest est arrêté à Laredo, Texas », Le Soleil, 61e année, no 18, Québec, p. 9.
  2. Histoire de St-Aubert 1856-1975, association Historios, 151 p.
  3. Histoire de St-Aubert 1856-1975, association Historios, 1975, collection de photos, photo no 65.
  4. André Robichaud, Une traversée dans le temps … à l’abri de l’oubli – Saint-Aubert 1858-2008, édition La Plume d’Oie, 2009, p. 204-207.
  5. Solange Ouellet-Bérubé, archives privées, premier site de la Caisse populaire de Saint-Aubert au 13, rue Principale Est. À droite, on remarque la boutique de Jean-Baptiste Bérubé qui a été forgeron de 1928 à 1957.
  6. « Caisse en progrès à St-Aubert », L’Action catholique, 37e année, no 11 547, Québec, 13 juillet 1944, p. 11.
  7. André Robichaud, op. cit.
  8. Société d’histoire d’autobus du Québec, Charles Legendre, informations tirées du site Internet : www.histoireautobusquebec.com/charles-legendre-permis-no-438-a/ le 20 décembre 2021.
  9. Lucien Pelletier est un de mes oncles maternels.



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