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Mille feuilles - Sous d’autres cieux
par Journal L'Attisée le 2022-12-05


Dany Laferrière a dit de ce roman qu’il aide à comprendre Haïti aujourd’hui. Dans Les villages de Dieu (2020), Emmélie Prophète nous offre une immersion dans les divers quartiers de Port-au-Prince aux noms colorés tels que Bethléem, Puissance Divine. C’est dans ce dernier que vit Célia, la narratrice. Presque seule après la mort de sa grand-mère, la jeune fille doit se débattre dans un milieu où les gangs font la loi, où les rivalités sont extrêmes. Il y avait toujours un mort à pleurer dans la Cité. Un roman d’une grande intensité.

L’ami arménien (2021) d’Andreï Makine. Décidément, la plume de Makine a le don de me charmer. Le narrateur nous raconte ici un bref épisode de sa vie en Sibérie alors qu’il vit en orphelinat et qu’il se lie d’amitié avec un jeune Arménien du voisinage, en errance avec les siens dans ce quartier qu’on appelle « Royaume d’Arménie ». Ce garçon, à la frêle santé et à la pure personnalité, l’initie aux aléas que son peuple a vécu. À force de compter en millions, toute capacité à s’émouvoir s’émousse, le désir le plus sincère de compatir faiblit. Une histoire émouvante par un grand écrivain. Bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection Réseau.

De Yôko Ogawa, je vous ai un jour proposé La formule préférée du professeur (2005), qui nous entraînait dans le monde des mathématiques. Le petit joueur d’échecs (2013) m’a également séduite même si les échecs sont pour moi aussi nébuleux que le boson de Higgs… Le roman met en scène un jeune garçon qui ne grandit pas initié aux échecs par un mentor outremangeur. L’homme lui transmet son savoir et sa passion, tout une philosophie. Si l’on se préoccupe de son petit soi insignifiant, on ne peut pas véritablement jouer aux échecs. D’autres personnages gravitent autour du garçon : ses grands-parents, son jeune frère, une jeune fille toujours accompagnée d’une colombe. L’univers des échecs est le prétexte d’un conte charmant.

J’ai aussi découvert dernièrement une autre auteure japonaise portant le même nom de famille que la précédente, Ito Ogawa. Parentes ? Je l’ignore. Dans Le jardin arc-en-ciel, Rien ne semble rapprocher Chiyoko et Izumi. Elles apprendront à se connaître. Au début, il s’agissait d’une fuite. Nous avions fui la réalité de toutes nos forces. Ensemble, contre vents et marées, elles construiront un bonheur, une pierre à la fois. Un roman empreint de sensibilité.

La papeterie Tsubaki (2018) autre roman d’Ito Ogawa. Hatoko a hérité de sa grand-mère une papeterie sise à Kamakura. Elle est aussi écrivain public, métier également transmis par son aïeule. (…) les gens du voisinage et les anciens clients ont de temps en temps recours à mes services. Comme elle l’a appris, elle s’applique à choisir le bon papier et la calligraphie adaptés aux demandes. On suit sa démarche, ses gestes précis, ses rituels. Plutôt solitaire, porteuse de regrets, elle tissera des liens avec des clients, des voisins. Une histoire teintée de poésie où les traditions japonaises tiennent une grande place.

Bonne lecture!



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