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Il était une fois des villages autonomes – Saint-Aubert (suite) Septembre 2022
par Journal L'Attisée le 2022-09-15

Casse-croûtes et restaurants
Plusieurs petits casse-croûtes et restaurants ont eu pignon sur rue à Saint-Aubert. Il n’a pas été possible d’obtenir d’informations substantielles pour bon nombre d’entre eux outre parfois leurs noms. Parmi ceux-ci, mentionnons : Émilio Bélanger, Auguste Caron, Gérard Daigle, Daniel Dubé (roulotte Chez Dany), Jacqueline Dubé (roulotte Mme Élie Desrosiers), Élie Desrosiers, Maurice Dubé, Yvon Poirier, Gonzague Robichaud1, Françoise St-Pierre et La Marquise2.

Bar du lac Trois-Saumons
En novembre 1989, Martin St-Pierre acquiert, du club sportif Lac-Trois-Saumons, un emplacement situé sur le lot 145 que le club utilisait pour ses membres et les motoneigistes de passage3. Après d’importantes rénovations, monsieur St-Pierre offre des services de restaurant-bar aux motoneigistes, aux randonneurs en saison hivernale et aux villégiateurs en saison estivale. Ce commerce a été en exploitation pendant plus de 20 ans4.

Casse-croûte Bonne Entente
Pauline Robichaud (1945-2012) acquiert le petit casse-croûte Bonne Entente qu’elle exploite pendant 22 ans. En 1990, elle achète le terrain d’en face et y déménage le casse-croûte qui est renommé Chez Line5. En mars 2000, elle vend à Québec 9088-0352 (Jean-Guy Lemelin) qui exploite ensuite le commerce6. Le casse-croûte Chez Line offre des mets de restauration rapide et pour toute la famille. Pour de plus amples informations sur cette femme d’affaires, consulter l’article de Ginette Plante paru dans l’Attisée en mars 2018.

Amédée Caron
Amédée Caron (1908-1988) est le fils de Magloire et de Justine Cloutier ; il épouse Anita Chouinard (1905-1984), fille de Marcel et de Rose-Délima Chouinard, à Saint-Jean-Port-Joli le 7 janvier 1929. Il exerce le métier de cordonnier alors qu’il habite à mi-chemin entre le pont Francoeur et l’église. Il se met ensuite à vendre et à réparer des bicyclettes. La liste des électeurs de 1953 indique qu’il est restaurateur, un métier qu’il a exercé avant 1953 jusque vers 19587. Amédée offre un service taxi à l’occasion ; il conduit quelques travailleurs de chantiers à la gare du Palais à Québec à l’automne et, les ramène au printemps8. Les listes d’électeurs de 1957 et de 1958 nous indiquent qu’il est marchand9 et qu’il tient une petite épicerie. À la fin de sa vie, il déménage près du cimetière (50, Principale Ouest) où il exploite un petit dépanneur10. Amédée a exercé la plupart des métiers cités ci-dessus entre environ 1950 et 1970.

La Coupe11
Un restaurant et une épicerie sont construits par Émile Cloutier et son fils Adrien au lac Trois-Saumons au début des années 1930. Le restaurant porte initialement le nom Claire Fontaine puis il est supplanté au fil du temps par La Coupe. Toute une panoplie de services et d’agrandissements est ajoutée au fil des ans par monsieur Cloutier. Une première rallonge est érigée du côté nord dès les premières années afin de faire place à la petite épicerie. La Coupe devient alors le point névralgique du lac ; elle permet aux résidents de se rencontrer, d’aller chercher des provisions et de la glace, de manger, de danser, de festoyer, de se procurer de l’essence, de recevoir et d’envoyer du courrier, de mettre les bateaux à quai et d’aller en balade sur le lac avec la Mouette. Monsieur Cloutier offre aussi un service de livraison des provisions, de la glace, du courrier et du journal.

En avril 1941, Émile met La Coupe en vente avec toutes ses dépendances mais ne trouve pas preneur12. En novembre 1948, il cède ses installations à son fils Adrien que tout le monde surnomme affectueusement Ti-Blanc13. Il commence à servir de l’alcool sans permis comme la plupart des hôteliers de l’époque ; son père désapprouve cette initiative. La Coupe est le lieu des grands rassemblements comme lors des régates et du party d’huîtres qui clôture la saison de villégiature. On y sert des repas complets contrairement au restaurant d’Édouard Fortin où c’est le service rapide qui prévaut. Les curés viennent manger au restaurant après la messe du dimanche et en profitent pour échanger le « petit change » pour de plus grosses coupures.

Figure 1 - La Coupe vers 1965 (BANQ14)


Adrien Cloutier vend La Coupe à Roger Dufour en avril 196715. Ce dernier exploite l’endroit quelques années puis en confie l’administration à Langis Normand. Le restaurant est la proie des flammes le 8 septembre 1981 et monsieur Dufour le fait reconstruire l’année suivante. Il tient le restaurant jusqu’en 1990 puis le vend à Jacques Dubé16 qui le revend peu de temps après. Le restaurant passe ensuite entre quelques propriétaires qui éprouvent des difficultés financières. Les opérations de restauration cessent définitivement en 2002 ; Germain Robichaud en fait alors l’acquisition et convertit l’établissement en résidence privée ; cette résidence est actuellement (2019) la propriété de son neveu Michel Robichaud17.

Élie Desrosiers
Alfred Picard achète le terrain voisin de sa maison (30, Principale Ouest) et le loue à diverses personnes. Élie Desrosiers y exploite une roulotte à patates frites entre environ 1965 et 1970. Gérard Bélanger y tient sa halte de taxi entre environ 1955 et 1965 ; Daniel Dubé prend ensuite le relais à cet endroit. Quelques autres personnes auraient aussi utilisé ce site dont possiblement Léo Cloutier18.

Patrick Desrosiers
Patrick Desrosiers (1927-2016) exploite un petit dépanneur dans le 3e Rang Est où il sert des hot dogs, de la pizza et autres mets à restauration rapide. Le 29 mai 1970, il fait l’acquisition de l’ancienne maison de Gérard Leclerc (143, Principale Est) ; le contrat notarié précise qu’il est alors cuisinier19. En 1983, Patrick est cité comme épicier et il vend son commerce à Émilio Pellerin (1928-2008), un entrepreneur tireur de joints20. Ce dernier y ouvre alors une boutique.

Édouard Fortin21
En juillet 1947, Édouard Fortin fait l’acquisition d’une partie du lot 137 d’Auguste Bossinotte22. Avec la complicité de son frère Moïse et de son épouse Lucia Desrosiers, il commence à offrir des produits de première nécessité aux visiteurs et aux villégiateurs de l’époque. Son commerce, situé sur la rive sud du lac Trois-Saumons, n’est accessible que par bateau et cela limite beaucoup le nombre de ses clients. De 1950 à 1954, les frères Fortin font l’acquisition de 4 terrains sur la rive nord du lac où il y a déjà un petit chalet23. En 1953, ils déménagent le restaurant dans un nouveau bâtiment sur la rive nord du lac. Madame Desrosiers s’occupe du restaurant et de l’épicerie pendant que son époux voit quotidiennement à l’approvisionnement en denrées fraîches et qu’il s’affaire à des tâches de mécanique, de construction et d’entretien. Les affaires sont bonnes et le restaurant est agrandi en 1957. L’affluence augmente considérablement autour de 1960 alors que les côtes des Pelles sont asphaltées et que la route au sud du lac est construite. L’électricité arrive en 1963 et cela simplifie considérablement certaines choses telle la préservation des aliments et des produits congelés. Les Fortin vendent le commerce en 1973 ; le nouveau propriétaire l’exploite pendant une dizaine d’années avant que le bâtiment ne soit déplacé et converti en chalet privé.

Figure 2 - Premier restaurant d’Édouard Fortin en 1951 (MMV24)

Maurice Lavallée
Maurice Lavallée (1896-1976) est le fils d’Xavier et de Corine Gilbert. Il est voyageur de commerce en 192725, 194026 et 194827. Il est cité comme marchand en 193228. Monsieur Lavallée aurait brièvement exploité un petit casse-croûte au 11, de la rue Principale Ouest29.

Le Montagnais
Ce restaurant était situé face à la route Bélanger pour aller au lac Trois-Saumons (667, route 204). Il a été ouvert par Élie Desrosiers qui l’a vendu à Élisabeth Chouinard le 28 mars 199630. Cette dernière est décédée le 23 septembre 2001 et le restaurant a été vendu à Rodrigue Sénéchal et Nancy Boucher en janvier 200431. Le bâtiment a ensuite été converti en résidence privée.


  1. Bibliothèque et archives Canada, Liste des électeurs de St-Aubert de 1935 à 1963.
  2. « Nous vous disons merci », L’Oie Blanche, vol 6, no 45, Montmagny., 10 novembre 1991, p. 2.
  3. Registre foncier du Québec, Vente du club sportif Lac Trois-Saumons à Martin St-Pierre, index des immeubles pour le lot 145 du second rang du canton Fournier, 15 novembre 1989, no enregistrement 137 915.
  4. André Robichaud, Une traversée dans le temps … à l’abri de l’oubli – Saint-Aubert 1858-2008, édition La Plume d’Oie, 2009, p. 151-152.
  5. Registre foncier du Québec, Vente de la Caisse populaire St-Aubert à Pauline Robichaud, lot 117-4, 19 septembre 1991, no enregistrement 141,622.
  6. Registre foncier du Québec, Vente de Pauline Robichaud à Québec 9088-0352, lot 117-4, 30 mars 2000, 155,794.
  7. Bibliothèque et Archives Canada, Liste des électeurs de St-Aubert de 1953.
  8. Informations fournies par sa fille Josée en entrevue téléphonique le 28 juillet 2022.
  9. Bibliothèque et Archives Canada, Liste des électeurs de St-Aubert de 1957 et 1958.
  10. Informations fournies par Louis-Georges Caron en entrevue téléphonique le 7 janvier 2021.
  11. Informations fournies par Jean-Marc Cloutier en entrevue le 10 avril 2018.
  12. « Publicités diverses », Le Soleil, 54e année, nos 51 à 138, Québec, 26 février au 10 juin 1935. Il y a des annonces à presque toutes les semaines et parfois plusieurs par semaine. Monsieur Cloutier annonce aussi des chalets à vendre.
  13. Registre foncier du Québec, Vente d’Émile Cloutier à Adrien Cloutier, index des immeubles pour le lot 335 du quatrième rang de la seigneurie Port-Joly, no enregistrement 67 533, 16 novembre 1948.
  14. « La Coupe », collection lac Trois-Saumons, Pellerin, Saint-Cyrille-de-Lessard et Saint-Damase-des-Aulnaies, BANQ, image 06M-P690-D79—0665-010.
  15. Registre foncier du Québec, Vente d’Adrien Cloutier à Roger Dufour, index des immeubles pour le lot 335 du quatrième rang de la seigneurie Port-Joly, no enregistrement 88,522, 3 avril 1967.
  16. Registre foncier du Québec, Vente de Roger Dufour à Jacques Dubé, index des immeubles pour le lot 335 du quatrième rang de la seigneurie Port-Joly, no enregistrement 138,992, 12 juin 1990.
  17. Registre foncier du Québec, Vente de la caisse populaire des Trois-Saumons à Germain Robichaud et Jacqueline Pelletier, index des immeubles pour le lot 335 du quatrième rang de la seigneurie Port-Joly, no d’enregistrement 10 130 116, 28 octobre 2002.
  18. Informations fournies par Raymond Picard en entrevue le 28 juillet 2022 à son domicile.
  19. Greffe de Me Émile M.-Deschênes, Vente d’Émile Desrosiers à son fils Patrick, lot 66, minutes, 31 223, 29 mai 1970, no enregistrement 92 986.
  20. Greffe de Gérard F. Verreault, Vente de Patrice Desrosiers à Émilio Pellerin, lot 66, minute 9125, 26 juillet 1983, no enregistrement 123416.
  21. Lucia Desrosiers, Témoignage, Musée de la mémoire vivante, Saint-Jean-Port-Joli, 10 janvier 2012.
  22. Registre foncier du Québec, Vente d’Auguste Bosssinotte à Édouard Fortin, index des immeubles pour le lot 137 du second rang du canton Fournier, no enregistrement 66,191, 25 juillet 1947.
  23. Registre foncier du Québec, Vente de Régina T. Bélanger à Moïse Fortin (#69,147, 7 août 1950), Vente d’Hardouin Blais à Moïse Fortin (#70,918, 21 juillet 1952), Vente de Luc Bossinotte à Moïse Fortin (#72,091, 18 août 1953) et Vente d’Hardouin Blais à Édouard Fortin (#72,940, 28 mai 1954). Tous ces terrains sont situés sur le lot 137 du second rang du canton Fournier.
  24. Courtoisie du Musée de la mémoire vivante, Premier restaurant de Lucia et d’Édouard Fortin au la Trois-Saumons en 1952, fonds Lucia Desrosiers Fortin, photo E2012-0002-0014.
  25. « Ils l’échappent belle », Le Soleil, 36e année, no 144, Québec, 17 juin 1927, p. 1.
  26. Bibliothèque et Archives Canada, Liste des électeurs de St-Aubert de 1940.
  27. « Saint-Aubert », Le Soleil, 67e année, no 233, Québec, 4 octobre 1948, p. 10.
  28. « Le régiment de Dorchester et Beauce », Le Soleil, 51e année, no 170, Québec, 18 juillet 1932, p. 11.
  29. Information fournie par Rose-Hélène Fortin en entrevue le 29 juillet 2021.
  30. Greffe de Me Marie-Hélène Quirion, Vente d’Élie Desrosiers à Élisabeth Chouinard, lot 104, minutes 6640, 28 mars 1996, no enregistrement 149,748.
  31. Registre foncier du Québec, Vente de Guy Caron à Rodrigue Sénéchal et Nancy Boucher, lot 104, 26 janvier 2004, no enregistrement 11 038 779.



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