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Il était une fois des villages autonomes – Saint-Aubert (suite) Juillet 2022
par Journal L'Attisée le 2022-07-16


Roger Robichaud
Roger Robichaud exploitait un petit dépanneur chez son père Wilfrid dans le rang des Jumeaux-Pelletier.

Raynald St-Pierre
Raynald St-Pierre ouvre un restaurant au 435, route 204 en 1948. En juin 1952, il met en vente son restaurant qui comporte : 2 tables de billard 4  x 8 , 1 phonographe, 1 réfrigérateur, 1 congélateur pour crème glacée, 3 sièges de comptoir et 6 cabines1. Florent Lord (1924-2000) acquiert le commerce en mai 1953; il y apporte quelques rénovations et le convertit en hôtel sous la raison sociale « Hôtel Idéal ». En août 1961, monsieur Lord fait la demande d’un permis d’alcool pour sa salle à manger, son bar-salon et son épicerie3. Il vend son commerce à Gilles Pelletier (1932-2011) le 8 mai 1968. L’établissement a pris beaucoup d’ampleur et l’inventaire des biens, lors de sa vente, nous dresse la liste suivante : 19 tables, 92 chaises, 2 cabines de 8 places, 1 comptoir, 1 tourne-disque, 2 réfrigérateurs pour liqueurs douces, 1 réfrigérateur pour crème glacée, 2 caisses enregistreuses, 1 poêle à hot dog, 1 poêle à gaz de 4 ronds avec four, 1 poêle à patates frites, 2 réfrigérateurs de cuisine, vaisselle et coutellerie, 10 lits avec couvertures, 8 bureaux de chambre à coucher, 1 sécheuse au gaz, 1 lessiveuse ordinaire, 1 lave-vaisselle et 1 repasseuse électrique4. Monsieur Pelletier vend à Pauline Robichaud (1945-2012) en mars 19815 qui à son tour revend à André Viel (1926-2006) en 19896. Jean-Louis Daigle acquiert l’hôtel (Maison Idéale Enr.) le 9 juin 1994; l’hôtel fera ses portes quelques années plus tard puis est ensuite converti en logements.

Figure 7 - Ancien édifice de l’Hôtel Idéal8

Autres magasins
Outre les magasins d’alimentation, plusieurs autres ont eu pignon sur rue à Saint-Aubert. Les sections qui suivent retrace l’histoire de quelques-uns d’entre eux.

Alfred Arseneault (mercerie)
Alfred Arsenault est né le 24 septembre 1866 à Saint-Gervais de Bellechasse ; il est le fils d’Hilaire et de Rose Roy. Le 28 août 1894 dans sa paroisse natale, il épouse Éva Catellier, fille de Louis et de Célina Mercier. Monsieur Arsenault arrive à Saint-Aubert vers 1891 ou peut-être un peu avant. Il exploite un magasin de linge (17 Principale Ouest) pour hommes jusqu’aux années 19409.

Figure 8 - Magasin Arsenault au tournant du 20e siècle10


Morris Davis (marchand)
Un marchand du nom de Morris Davis était à Saint-Aubert vers 191511. Il aurait fait du commerce avec les cultivateurs12 et aurait résidé au 38 Principale Ouest13. Il n’a pas été possible de le retracer précisément malgré ses origines juives car il y avait plusieurs personnes du même nom à cette époque. Il est possiblement né vers 1872-74 et il est peut-être un parent d’Israël Davis qui s’était établi à Sainte-Perpétue quelques années plus tard. Il pourrait être le juif d’origine russe arrivée en 1891 et naturalisé à Montréal en 190014.

Gabriel Gamache (marchand)

Figure 9 - Confections Chouinard en 2012


Le magasin de vêtements et de chaussures Chouinard (4, Principale Ouest) remonte à au moins 1920 alors que David Maurice exploite le commerce. Il acquiert celui-ci de Joseph Ouellet le 9 août 1920. Le contrat de vente stipule que la maison-magasin comporte deux étages et que d’autres bâtisses font l’objet de la transaction15. Gabriel Gamache (1884-1950) de Sainte-Perpétue fait l’acquisition de ce commerce le 5 septembre 1925 et monsieur Maurice retourne vivre à Saint-Magloire de Bellechasse16. Gabriel exploite le magasin jusqu’au 29 mai 1950 alors qu’il décède subitement ; il avait épousé Léa Bélanger en premières noces et Léonie Picard en secondes noces, une des sœurs d’Alfred Picard17. Yvonne Gamache (1917-2015), épouse de Léopold Bélanger (1917-1977), hérite du magasin à la mort de son père18. Quelques années plus tard, le magasin est détruit par un incendie puis il est reconstruit. Monsieur Bélanger vend le magasin à Raymond Chouinard (1926-2012) en 197819 qui l’opère jusqu’en 1985 alors qu’il passe aux mains de Vital Morin et de Martine Vaillancourt20. Le commerce reste dans la famille puisque Martine est la fille d’Aline Miville (1931-2010), la seconde épouse de monsieur Bélanger. Vital cède sa part à madame Vaillancourt en 198821. De magasin pour toute la famille pendant longtemps, le commerce offrait dernièrement des vêtements pour le travail et un service de cordonnerie.

Roger Morneau Meubles

Figure 10 - Ancien magasin Roger Morneau Meubles


Roger Morneau (1938-1971), fabricant de beurre, fait l’acquisition d’un terrain d’Arthur Dubé le 13 décembre 196422. Le site comporte un grand bâtiment de construction récente (419, route 20423). C’est à cette époque que monsieur Morneau commence à s’intéresser aux affaires et qu’il délaisse progressivement son métier de beurrier. Le 12 mai 1966, il agrandit son domaine en achetant un terrain contigu au sien ; ce dernier comporte une grange avec dépendances. Le contrat de la transaction précise que Roger est toujours fabricant de beurre ; cela semble étonnant puisqu’il est à la barre de son magasin depuis plusieurs mois24. On y vend de la quincaillerie, des meubles et des articles de décoration (matelas, peinture, tapis, etc.)25. Monsieur Morneau décède subitement à Saint-Damase le 23 juillet 1971 à l’âge de 32 ans et 10 mois ; il laisse dans le deuil son épouse, Lise Pelletier, et trois jeunes enfants. Lise continue d’exploiter le magasin jusqu’en 1978 alors qu’elle le vend à Guy Pelletier. Le contrat de vente comporte de nombreux détails sur l’inventaire et la valeur du magasin26 ; le nouveau propriétaire doit prendre en charge les baux des logements du second étage.

Monsieur Pelletier continue ensuite d’exploiter le magasin sous la même raison sociale. Il inscrit son commerce sous raison
sociale Roger Morneu Meubles inc. le 10 janvier 198627. Le 19 août 1989, les enfants Morneau, qui étaient mineurs en 1978, ratifient le contrat de vente passé par leur mère et abandonnent toute prétention sur le commerce et le terrain28. Le magasin continue d’être en exploitation jusqu’en 1999 et sa raison sociale est retirée le 10 mai 200229. Le 27 août 2008, monsieur Pelletier vend son établissement à Mario Bélanger et Lise Bernier qui trouvent une nouvelle vocation commerciale au bâtiment : Le Gîte du Cerf-Volant30.


  1. « À vendre », Gazette des campagnes, vol 11, no 33, La Pocatière, 26 juin 1952, p. 6.
  2. Greffe Me Émile M.-Deschênes, Vente de Raynald St-Pierre à Florent Lord, lot 112, 28 mai 1953, no enregistrement 71,802.
  3. « Avis – Régie des Alcools du Québec », L’Action catholique, 54e année no 16 634, Québec, 11, août 1961, 
  4. Greffe de Me Gonzague Bélanger, Vente de Florent Lord à Gilles Pelletier, minutes 11,983, 8 mai 1968, no enregistrement 90,071. 
  5. Registre foncier du Québec, Vente de Gilles Pelletier à Pauline Robichaud, lot 112, 26 mars 1981, no enregistrement 118,512. 
  6. Registre foncier du Québec, Vente de Pauline Robichaud à André Viel, lot 112, 3 mars 1989, no enregistrement 136,259. 
  7. Greffe de Me Marie-Hélène Quirion, Vente d’André Viel à Jean-Louis Daigle, lot 112, minutes 5994, 9 juin 1994, no enregistrement 147 070. 
  8. Histoire de St-Aubert 1856-1975, association Historios, 1975, collection de photos, photo no 77.
  9. Bibliothèque et archives Canada, Recensements de St-Aubert 1891, 1901, 1911 et 1921. Liste des électeurs de St-Aubert,1935 et 1940.
  10. Histoire de St-Aubert 1856-1975, association Historios, 1975, collection de photos, photo no 33.
  11. BANQ, Annuaire Lovell 1915-1916, GRA-YAC, p. 1168.
  12. Peut-être du coton pour le beurre tel qu’indiquée dans le recensement de Montréal de 1901.
  13. Informations fournies par Rose-Hélène Fortin par courriel le 24 août 2021.
  14. Bibliothèque et Archives Canada, Recensement de Montréal de 1901. Aucune transaction foncière où se trouve son nom n’a été trouvée à St-Aubert. Un dénommé du même nom vendait du linge à beurre lors du recensement de 1921.
  15. Greffe de Me François-Xavier Denis, Vente de Joseph Ouellet à David Maurice, lot 119, minutes 9048, 9 août 1920, no enregistrement 46,228.
  16. Greffe de Me Émile M.-Deschênes, Vente de David Maurice à Gabriel Gamache, lot 119, minutes 9048, 9 août 1920, no enregistrement 46,228.
  17. « Mort subite de M. Gabriel Gamache », Le Soleil, 69e année, no 131, Québec 2 juin 1950, p. 23.
  18. Registre foncier du Québec, Renonciation de Léonie Picard en faveur d’Yvonne Gamache et al, lot 119, 18 janvier 1951, no enregistrement 69 606.
  19. Registre foncier du Québec, Vente de Léopold Bélanger à Raymond Chouinard, lot 119, 30 mai 1978, no enregistrement 110,599.
  20. Registre foncier du Québec, Vente de Raymond Chouinard à Vital Morin et Martine Vaillancourt, lot 119, 29 mai 1985, no enregistrement 127 322.
  21. « Les tapis Armstrong créent l’élégance … partout », Le Soleil, 72e année, no 243, Québec, 17 octobre 1969, p.2
  22. Greffe de Me Émile M.-Deschênes, Vente d’Arthur Dubé à Roger Morneau, lot 114, 13 décembre 1974, no d’enregistrement 102 306.
  23. Le rôle d’évaluation de St-Aubert indique que le magasin a été construit en 1964.
  24. Greffe de Me Émile M.-Deschênes, Vente de Léopold Bélanger à Roger Morneau, lot 114, minutes 27 186, 12 mai 1966, no enregistrement 87 408.
  25. « Sainte-Louise », Le Peuple, vol 12, no 2, Montmagny, 6 octobre 1911, p. 6.
  26. Greffe de Me Michel Maltais, Vente de Lise Pelletier à Guy Pelletier, lot 114, minutes 2062, 6 octobre 1978, no enregistrement 111 741.
  27. Entreprises Québécoise, Roger Morneau Meubles inc., information tirée du site Internet : www.quebecentreprises.com/roger-morneau-meubles-inc-v8xc/ le 19 mars 2022.
  28. Greffe de Me Michel Maltais, Cession de Sophie, Catherine et Jean-François Morneau en faveur de Guy Pelletier, lot 114, minutes 6496, 19 août 1989, no enregistrement 137 376.
  29. Entreprises Québécoise, Op. cit..
  30. Greffe de Me Pierrette Couillard, Vente de Guy Pelletier à Mario Bélanger et Lise Bernier, lot 114, minutes 6091, 27 août 2008, no enregistrement 15 532 567.



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