Les événements se bousculent et nous bousculent beaucoup. Après avoir vécu pendant des siècles dans une lenteur que nous ne connaissons plus, avec laquelle nos ancêtres ont pourtant bâti nos villages avec efficacité, le dernier des siècles a dégringolé sans que l’on ne puisse l’arrêter. Peut-être que ça nous aura pris tous ces drames des dernières années que sont la pandémie, la guerre ou la crise écologique pour arrêter cette force destructrice que peut devenir la trop grande ambition de la productivité. Nous ne sommes pas les premiers, du vécu de l’humanité à vivre tant de noirceur. Des époques ont été révolues. Des civilisations se sont transformées suite à toute sorte de crises. Est-ce dire que ça prend forcément le chaos pour transformer ? Peu importe la réponse, ce qui importe, c’est de comprendre qu’il est peut-être temps de changer nos façons de vivre la vie.

Sentez-vous le vent de fraicheur qui vient du large ? Est-ce que je rêve où je sens vraiment les gens avoir le goût du vrai, du proche, du simple aussi ? Mais réellement. Jusque dans les faits et gestes cette fois. Peut-être qu’on ne sait plus trop comment faire. On a oublié… avec les décennies de course folle. Mais nos racines sont grandes. J’ai confiance.

Aliments de proximité comme la superbe initiative du marché virtuel La chèvre et le chou ou les petites fermes qui se multiplient, avec des intentions écologiques, les infrastructures de plein air ou de sport qui deviennent priorités, les régions qui sont enviées, nos activités diminuées, mais bonifiées. Puis-je y croire ? Puis-je croire que je vais voir arriver le ramassage du compost dans cet arrière-pays bientôt ? Allons-nous enfin retrouver plus de lieux pour flâner, échanger, partager et moins pour dépenser ? Allons-nous réellement commencer à consommer chez notre voisin plutôt que des pays lointains, du fruit d’un artisan peut-être plus cher, mais ne provenant pas d’une multinationale ? Parler moins, mais mieux ? Rire plus et se prendre moins au sérieux? Et quoi encore… Je fais plus que rêver. Je crois que je commence à y croire.

Les changements font partie de l’évolution, qu’on le veuille ou non, comme les saisons, où une simple fleur se métamorphose de la semence à la grande beauté pour redevenir semence, dans un cycle sans cesse renouvelé. Bien que nous préférerions la douceur (le préférons-nous vraiment, vu nos choix de société ?), les événements semblent nous forcer à refaçonner nos vies personnelles et communes… la transformation est à nos portes. Révolution difficile ou tranquille, elle est là, inévitable. Aussi, prenons-la à bras-le-corps, en action et avec volonté pour se faire un monde remodelé et aimé.

Je vole au-dessus des lois du monde
Contre lequel se heurtent les ombres

Que vienne le grand pétillement d’éclat de lumière
En cortège dans l’univers aux mille couleurs

Que vienne le grand saut d’écume de vie
Forçant l’ombre à se disperser
Balayée par la force de la grande fantaisie

Tout se mêle, se supporte et se repousse,
S’embrasse et se dissout
Dans la divine lumière du monde
Où je m’envole.