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Maman de l’année et centenaire : madame Florida Daigle
par Journal L'Attisée le 2021-05-03


En cette année 2021, le beau mois des mamans est représenté de façon spéciale et unique par madame Florida Daigle, une maman centenaire au centre de 5 générations.

Accueillons madame Florida comme maman de l’année pendant que Saint-Aubert met à son cou la médaille de la 12e centenaire de la paroisse. Elle en a vécu des fêtes des Mères cette vénérable maman! Soixante-dix-huit bien comptées depuis la naissance de sa fille aînée. Si ses souvenirs usés avaient pu émettre leur avis, elle aurait certainement contesté notre choix : « Non pas moi, je n’ai rien fait pour mériter tant d’honneur ». Pas une maman ne devrait penser ainsi. Elles créent la vie et la font vivre. « Il est où l’honneur, il est où? Il est là », devrions-nous leur chanter. (Au mois de juin, nous le chanterons aux papas.)

Allons voir à Saint-Damase un certain 14 mai 1921 alors que l’énergie printanière provoque l’apparition de mille fleurs. Dans la famille d’Onézime Daigle, apparaît une 3e fine tige, petite fille toute dissimulée dans ses langes comme l’humble violette dans les longs brins d’herbe. Ainsi passera la couleur de sa longue vie au milieu de ses 9 enfants, avec son époux Henri-Paul du même patronyme qu’elle, qui l’a choisie le 16 juillet 1941. La personnalité discrète de madame Florida préfère la tranquillité de son foyer plutôt que les activités collectives extérieures. Dans l’ombre, les hauts et les bas de son quotidien d’épouse composent un digne scénario de maman.

Le travail assidu du papa à la beurrerie Morneau apporte le confort nécessaire. Les sons cacophoniques des premiers marmots assurent la vitalité de la maisonnée. Tout va sans flafla mondain pour le couple lorsqu’une sorcière jalouse jette ses mauvais sorts. Au travail, la manœuvre maladroite d’un camion coince le travailleur et lui brise affreusement le haut d’une jambe. Un enchaînement de traitements qui n’en finissent plus pour arriver à sauver sa jambe a dû inspirer l’exclamation d’une Donalda Laloge : sainte misère! Que dire de la longueur de la convalescence? Florida décuple ses forces et devient proche soignante à la maison. L’aide… c’était le courage. Et la bonté de l’entourage. Sa générosité ira même jusqu’à prêter assistance à une dame de santé fragile en la délivrant de la charge du lavage et du repassage. Un retour au travail ne sera jamais possible pour l’homme de la maison affublé d’une pénible démarche boiteuse.

Continuer la vie autrement a fait sa place. Pourquoi faut-il une autre épreuve quand les petits sont grands? Michel, leur fils de 24 ans, se noie lors d’une baignade au lac Trois-Saumons. La famille affligée est croyante ; la soumission camoufle la peine une fois de plus. Puis les mois, les années défilent. L’âge use la volonté. Et le cœur de Tit-Ri. L’hébergement devient évident pour les deux parents. En 2004, les 84 ans à bout de souffle du papa lui barrent la route.

Aujourd’hui, dans une maison qui prolonge ses jours par de bons soins et soutenue par ses enfants, 9 petits-enfants, 16 arrière et 8 arrière-arrière-petits-enfants, relèvera-t-elle le défi des 108 ans de sa tante Délia, sœur de son papa? Bonne(s) fête(s) des Mères madame Florida!



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