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Mille feuilles - Histoires de pères - juin 2020
par Journal L'Attisée le 2020-05-28


Au tour des pères d’être à l’honneur dans mes propositions.

La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi... (2012)* de Rachel Joyce. Un homme reçoit un lettre d’une femme qui a joué un rôle important dans sa vie, femme dont il n’a plus de nouvelles depuis 20 ans. Bouleversé par la teneur de la missive, il entreprend un invraisemblable périple pour aller la voir. On comprend que de graves événements sont à l’origine de cette coupure et que la volonté de se racheter justifie son voyage. Durant son long trajet, il revit en pensée les étapes de sa vie, son enfance, sa difficile relation avec son fils, l’étiolement de sa vie matrimoniale. En marchant, il libérait le passé qu’il cherchait à éviter depuis vingt ans, et ce passé bavardait et folâtrait comme un fou dans sa tête avec son énergie propre. On est tenu en haleine tout au long du livre, les clés pour comprendre l’état d’esprit d’Harold sont livrées peu à peu. Un roman prenant, avec de belles éclaircies d’espoir qui atténuent son côté sombre.
*Bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection locale

Le fil des kilomètres (2013) de Christian Guay-Poliquin. Dans ce roman à l’atmosphère presque post apocalyptique, le narrateur nous entraîne lui aussi dans une odyssée étrange qui le mène vers son père vieillissant et malade. On sent qu’il veut réparer une relation plutôt fragile. Les échanges avec mon père étaient brefs et on disait à peu près la même chose à chaque fois. De nombreuses embûches jalonneront sa route. Une mystérieuse panne d’électricité rend difficile l’approvisionnement en essence ; des personnages énigmatiques croisés en route ajoutent à l’ambiance oppressante. Une narration efficace.

Chinoiseries (2007) de Claude Jasmin. On voyage dans le temps et l’espace avec l’auteur qui nous livre ses réflexions sur sa vie actuelle en alternance avec ses souvenirs d’enfance, alors que son père, son héros, tenait une boutique de chinoiseries : Thés, Cafés, Épices, Bibelots exotiques. On retrouve avec plaisir les personnages qu’on a aimés dans La petite patrie.

Livre sombre que Disgrâce (2001) de J.M. Coetzee, ayant remporté le Booker Prize lors de l’édition originale en 1999. En Afrique du Sud, un professeur déchu, désemparé, séjourne chez sa fille qui exploite une ferme. Il pense y trouver un certain réconfort. Mais en cette époque post-apartheid les tensions sociales sont toujours omniprésentes, les inégalités sont loin d’être aplanies, la cohabitation difficile, les dilemmes nombreux. Il y a des risques à posséder quoi que ce soit : une voiture, une paire de chaussures, un paquet de cigarettes. Un livre percutant. En 2008, un film éponyme en a été tiré.

Bonne lecture et bonne fête des pères!



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