Une maison… un jour - La maison du curé François Boissonnault
par Journal L'Attisée le 2020-06-16
Auberge du touriste à Saint-Jean-Port-Joli
Ce dessin fait partie de la collection « Il était une fois mon village » Michèle Legros
Puisant à nouveau dans le coffre aux trésors de Mme Michèle Legros, je vous présente cette magnifique maison, dite du curé Boissonnault. Elle n’a pas manqué de tomber dans l’œil de l’artiste, et pour cause! Sise au 71, avenue De Gaspé Est, cette habitation a toujours fière allure malgré ses 180 ans.
Bien qu’ayant demandé à son évêque d’être relevé de sa fonction de pasteur de notre paroisse un mois après son arrivée en 1814, le curé Boissonnault y demeurera jusqu’en 1843 et s’y retirera jusqu’à sa mort, survenue le 7 février 1854. Un an ou deux avant de prendre sa retraite, il fait construire cette grande maison, peut-être aussi surdimensionnée qu’il l’était lui-même. Homme d’action, souvent d’éclat, Gérard Ouellet rapporte que pour sa construction, « Il ne fera pas les choses à moitié car il achètera à Saint-Jean et à Sainte-Anne, des planches de pin sans nœud qu’il paiera la somme fabuleuse de vingt piastres le mille pieds. » 1 Original, il marquera de ses initiales (F.B.p.) toutes ses pièces d’ameublement et ses coffres à lingerie.
C’est un de ses neveux, Pierre Dumas, qui en hérita ; et le petit-fils de ce dernier, Gaspard Dumas, la transforma en hôtel en 1910. Elle fut connue pendant longtemps comme l’Auberge du Touriste. Au décès de M. Dumas et de son épouse, tous deux en 1966, leur fille Madeleine et son mari Jacques Lavoie en prennent possession. Trois ans plus tard, ces derniers décèdent également, la propriété passant en d’autres mains après cent-quinze ans dans celles de la famille Dumas.
Diverses transactions ont par la suite été opérées, les propriétaires et/ou les occupants s’y étant succédé au fil du temps, opérant bar avec animation ou auberge jusqu’en 1985. Elle changera alors de vocation avec madame Jeanne-D’arc Pelletier qui accueillera des personnes âgées jusqu’en 1996, moment où madame Monique Mercier en fait l’acquisition. Poursuivant les objectifs de sa prédécesseure pendant quelque temps, cette dernière offre maintenant gite et pension à neuf personnes seules.
Mme Mercier initie plusieurs travaux, modifications et réparations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elle a su lui redonner la prestance qu’on lui connait et ainsi en constituer un autre atout au cœur de notre municipalité.
Sources consultées :
Mme Angéline Saint-Pierre, Hommage aux bâtisseurs
Mme Monique Mercier, propriétaire actuelle
Gérard Ouellet, Ma Paroisse
Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli
1. Gérard Ouellet, Ma Paroisse, Les Éditions Des Piliers, Cap-Saint-Ignace, 2001, p. 129
Serge Picard