Cabanes à sucre de chez nous (suite) - Mars 2020
par Journal L'Attisée le 2020-03-14
La sucrerie-école de Sainte-Louise1
Le gouvernement du Québec crée trois sucreries-écoles en 1914, dont une à Sainte-Louise. Régie par Luc Dupuis, cette érablière est située sur une ancienne terre agricole qui avait été reboisée vers 1872. Monsieur Dupuis enseigne les rudiments de l’acériculture tout en exploitant son érablière. Une douzaine d’élèves vivent pleinement toute cette saison avec Monsieur Dupuis qui les loge et les nourrit, en plus de les instruire. La majorité des élèves suivent le cours en vue de travailler plus tard, pour le ministère de l’Agriculture, dans le domaine de l’acériculture. Chaque printemps, le ministère envoie des fonctionnaires pour effectuer des expériences à la sucrerie-école ; elles touchent la culture des érablières et l’étude de la qualité et de la quantité du produit à obtenir. C’est ainsi qu’en 1926, le chef du service de l’industrie sucrière peut annoncer la « découverte » d’un procédé de fabrication du fameux sucre mou.
Sucrerie-école de Sainte-Louise aujourd’hui et jadis
La sucrerie-école ferme ses portes au printemps de 1937, après avoir formé plus d’une centaine de spécialistes en acériculture et accueilli un nombre encore plus considérable de visiteurs. Monsieur Adalbert Francoeur en fait alors l’acquisition ; l’érablière est toujours en opération et appartient aujourd’hui à un particulier.
La présence de cette industrie dans la région aura sans doute permis d’améliorer la qualité du sucre fabriqué par les cultivateurs. D’après un recensement du comté de Bellechasse réalisé en 1923 et 1924, environ 20 % des producteurs possédaient un évaporateur moderne, les méthodes traditionnelles étant alors sérieusement remises en question. L’ouverture de la sucrerie-école aura coïncidé avec un accroissement très important de la part de marché détenue par les producteurs de la Côte-du-Sud ; alors qu’elle représentait auparavant à peu près 7 % de la production provinciale, elle dépassera 12 % en 1921 et en 1931, la moitié provenait du comté de L’Islet.
Production de produits de l’érable en statistiques
Le Canada est le principal producteur et exportateur de produits de l’érable, représentant 71 % du marché international. En 2016, les producteurs canadiens ont exporté 45 millions kilogrammes de produits de l’érable, valant 381 millions de dollars. La production mondiale du sirop et du sucre d’érable se limite principalement à l’aire de distribution de l’érable à sucre, c’est-à-dire la forêt de feuillus qui couvre le Midwest américain, l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Angleterre, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Saskatchewan produisent également du sirop.2
Régions productrices de sirop d’érable en Amérique du Nord
En 2016, le Canada comptait 11 468 fermes acéricoles et 47 millions d’arbres entaillés. Ces fermes ont produit 12,2 millions de gallons de sirop, représentant 71 % du sirop d’érable produit mondialement. Toujours en 2016, le Québec, avec ses 7 863 fermes et ses 42 millions d’arbres entaillés, produit 11,2 millions de gallons, ce qui représente 92 % de la production totale canadienne. Le reste de la production canadienne provient du Nouveau-Brunswick (4 %), de l’Ontario (3 %) et de la Nouvelle-Écosse (1 %). La valeur des produits de l’érable (sucre, beurre et sirop) s’élève à 487 millions de dollars en 2016. La production mondiale du sirop et du sucre d’érable se limite principalement à l’aire de distribution de l’érable à sucre, c’est-à-dire la forêt de feuillus qui couvre les provinces canadiennes ci-dessus et les territoires du Midwest américain, de la Nouvelle-Angleterre, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du Manitoba qui produisent également du sirop.3
La région de Chaudière-Appalaches s’accapare 50 % de la production québécoise. La MRC de L’Islet possède la part du lion et vient au quatrième rang régional avec ses 1,3 million d’entailles. Les producteurs les plus importants se retrouvent principalement dans le Piedmont et sur le plateau appalachien.4
Production acéricole par région au Québec en 20065
En 2016, plus de 45 millions de kilogrammes de produits de l’érable sont exportés, valant 381 millions de dollars. Le Québec exporte 95 % des produits canadiens de l’érable. Les produits de l’érable du Canada sont exportés dans plus de 50 pays. L’importateur le plus important est les États-Unis : les producteurs canadiens y envoient 65 % de leurs exportations. Les autres principaux acheteurs sont l’Allemagne (11 %), le Japon (7 %), le Royaume-Uni (4 %), l’Australie (4 %) et la France (4 %)6.
Principales destinations d’exportation en 20167
Pour sa production des produits de l’érable, le comté de L’Islet se démarque. À la fin des années 1930, on y compte plus de 700 érablières. En 1938, un peu plus de 35 000 gallons de sirop d’érable et un peu plus de 100 000 livres de sucre y sont préparés. La production spectaculaire en produits de l’érable du comté de L’Islet n’est peut-être pas étrangère à la mise en place en 1914 d’une sucrerie-école à Sainte-Louise.
Notes
1 Alain Laberge et al, Histoire de la Côte-du-Sud, La sucrerie-école de Sainte-Louise, Québec, 1993, p. 236.
2 L’Encyclopédie canadienne
3 L’Encyclopédie canadienne, Op. cit.
4 L’Encyclopédie canadienne, Op. cit.
5 Agriculture, Pêcheries et Alimentation Québec, Production de sirop d’érable (acériculture), informations tirées du site Internet : ww.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/Production/Pages/Acericulture.aspx le 28 août 2019.
6 Ibid.
7 Ibid