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Faire œuvre utile
par Journal L'Attisée le 2020-03-06

Certains d’entre vous auront peut-être vu quelques épisodes de la série « Faire œuvre utile », imaginée et animée par Émilie Perreault et diffusée sur ICI ART TV à l’automne 2018 (une saison 2 sera présentée dès le 14 février 2020, les vendredis 20 h). Tel que décrit sur le site d’ICI ART TV : « Inspiré du livre éponyme à succès qu’elle a fait paraître l’automne dernier, chaque épisode exposera deux histoires inspirantes de personnes qui ont vu leurs vies transformées – pour le mieux! – grâce à une chanson, une toile, un film, un livre, un spectacle d’humour ou une pièce de théâtre. » Je dois à l’honnêteté de dire que je n’ai pas lu le livre en question mais la série m’a beaucoup touchée et j’ai réfléchi à ce qui avait fait « œuvre utile » pour moi. Il pourrait y avoir plusieurs histoires de personnes, d’œuvres d’art, d’évènements ayant eu un impact sur ma vie ; j’en ai choisi deux.


1) Le septième art (qui mériterait une remontée au palmarès selon moi)


J’adore le cinéma et je suis très bon public, alors j’aurais pu citer quelques dizaines de films qui m’ont marquée. Mais c’est un film de 2016 qui m’est venu en tête et qui en rejoint par le sujet un autre sorti en 2011.


Ce sont des histoires, vécue pour l’une et assurément très proche de la réalité pour l’autre, des histoires donc de femmes fortes, résilientes et inspirantes. Des femmes de couleur chez qui les injustices révoltantes n’ont pas altéré la grande humanité et la capacité d’aimer et de croire en elle-même.


Il s’agit de « Les figures de l’ombre » et « La couleur des sentiments ». « Les figures de l’ombre » raconte l’histoire, au début des années '60, des trois scientifiques afro-américaines de la NASA qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, bien que maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et blancs. Dans « La couleur des sentiments » qui se passe à la même époque, au Mississippi, des femmes domestiques dans les maisons bourgeoises vont s’unir, au risque de leur vie, pour apporter un changement dans les conventions sociales discriminatoires.


Ces deux films ont suscité les mêmes émotions fortes chez-moi : j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai juré, je me suis retenue d’applaudir en pleine salle de cinéma et j’ai eu très envie de mordre quelques-uns des personnages blancs. Et là où ils ont fait œuvre utile, c’est en me rappelant qu’il ne sert à rien de s’apitoyer, de se dire qu’on n’y peut rien et que le monde est vraiment trop injuste, comme disait le Caliméro de mon enfance. Il faut rester digne et abattre les barrières une à une ; croire en nos capacités, en notre supériorité d’une certaine façon sur les personnages obtus et bêtement méchants que nous croisons en cours de vie.


2) La richesse historique, l’architecture, la nature


Je rêvais depuis toujours de voir l’Italie, l’Alsace et Paris et j’ai finalement eu le bonheur de le faire en 2010 et 2014. Ces deux magnifiques voyages ont fait plus que tous les livres de croissance personnelle pour m’aider à développer le « ici, maintenant », mon sens de l’émerveillement, le sentiment que nous, et par là même nos problèmes, sommes infiniment petits et que la beauté nourrit l’âme.


J’ai pleuré en parcourant la « via dell’amore » dans le Parc national des « Cinque Terre » en Italie. Depuis cette passerelle pédestre surplombant la mer Méditerranée d’un bleu-vert indéfinissable, voir se succéder les petits villages aux maisons colorées, construites à flanc de montagne, c’est d’une beauté… à faire pleurer. Flâner dans l’île de Burano près de Venise, dans les villes de Bruges en Belgique ou de Riquewhir en Alsace, c’est un voyage dans le temps, c’est vivre dans un film romantique pour un moment.

Et partout dans la vieille Europe, on sent l’histoire avec un grand H, on visite des châteaux où Napoléon avait ses entrées, c’est fou, et des cathédrales qui ont mis jusqu’à 140 ans à être finalisées à partir des années 1200!!! Visiter Pompéi sans se sentir dans le recueillement et sans imaginer l’horreur, c’est impossible.


J’aime croire qu’après avoir vu, touché, ressenti l’histoire à travers toutes ces beautés, on est forcément une meilleure personne. À tout le moins, notre boîte à souvenirs est pleine de beauté, de belles rencontres et de la joie d’avoir réalisé un rêve.


Je crois approprié de terminer ce texte avec un extrait de la dernière phrase d’un roman de Guillaume Musso :

« pour échapper à la brutalité d’une époque gouvernée par la technologie, la bêtise et la rationalité économique, nous reste-t-il d’autres armes que l’art, la beauté et l’amour? »


Suzanne Chabot



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