Ils étaient dix
par Journal L'Attisée le 2017-11-28
En avant, de gauche à droite : André-Médard Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli, Victor Dallaire de Saguenay, Nicole Deschênes Duval, Benoi Deschênes et Marcel Guay de Saint-Jean-Port-Joli et Clermont Gagnon de Sainte-Félicité. En arrière : André Pelletier de Lac-Etchemin, Maurice Harvey et Denys Heppell de Saint-Jean-Port-Joli et Gaétan Hovington de Tadoussac. Photo : Michel Boulianne.
Ils étaient dix sculpteurs sur bois, formés dans la tradition des trois frères Bourgault, à être honorés, dans le cadre de la Journée des retrouvailles des héritiers de Médard Bourgault, le 16 septembre dernier, à la Roche à Veillon de Saint-Jean-Port-Joli.
Chaque année, la Société québécoise d’ethnologie (SQE), grâce à son Programme de valorisation des porteurs de traditions, rend « hommage à des personnes qui ont contribué à l’enrichissement du patrimoine culturel québécois. »(1) Cette année, elle s’est arrêtée à Saint-Jean-Port-Joli, terre natale de Médard Bourgault dont on souligne en 2017, le 120e anniversaire de sa naissance (le 8 juin 1897), de même que le 50e anniversaire de sa mort (le 21 septembre 1967).
Ils étaient plus de 200, sculpteurs, membres de leurs familles, descendants de la grande famille Bourgault, amateurs d’art et d’histoire, gens d’ici et d’ailleurs à être présents à cet hommage à Médard Bourgault pionnier de la sculpture sur bois en taille directe, reconnu de par le monde. De 1946 à 1959, le Québec faisait même sa promotion avec l’image de Médard Bourgault sur la page couverture de son guide : « La province de Québec ». Et jusqu’à la fin des années 1970, Saint-Jean-Port-Joli abritait la plus grande concentration de sculpteurs sur bois au Québec. Cet art y faisait vivre plus de 150 familles à une époque. Comme il est mentionné dans cet extrait du procès-verbal du conseil municipal du 5 juin 2017, cité par M. Normand Caron, maire suppléant lors de cet évènement : « Sans Médard Bourgault, il n’y aurait sans doute jamais eu autant de sculpteurs sur bois vivant de leur art à Saint-Jean-Port-Joli au XXe siècle. Et Saint-Jean-Port-Joli ne serait peut-être jamais devenue la destination culturelle et touristique qu’elle a été et qu’elle continue d’être aujourd’hui » (2). M. Caron a aussi annoncé, lors de cette journée retrouvailles, que la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli a accepté par le « Règlement relatif à la citation du site patrimonial du Domaine Médard-Bourgault » (3) de reconnaître « la valeur patrimoniale du Domaine Médard-Bourgault pour des motifs artistiques, ethnologiques, historiques et emblématiques. La citation a pour but de mieux protéger et mettre en valeur ce site patrimonial et de le faire connaître aux générations futures » (4). Désormais, « Le Domaine Médard-Bourgault est cité comme site patrimonial conformément à la Loi sur le patrimoine culturel du Québec (article 127) » (5).
Saluant l’action du Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières, qui sous l’initiative de l’ancien directeur Yvon Noël, a permis de présenter l’exposition « Jean-Julien Bourgault : témoin de son temps », l’anthropologue Jean-François Blanchette, président de la S.Q.E. a déploré que « les musées nationaux du Québec n’ont pas encore fait d’exposition sur l’immense impact que les Bourgault ont eu sur la culture québécoise ». L’exposition au Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières est encore accessible jusqu’au 7 janvier 2018.
Pour de plus amples informations sur cet évènement de reconnaissance, n’hésitez pas à consulter le site de la Société québécoise d’ethnologie : http://ethnologiequebec.org.
(1) : Livret « Programme de valorisation des porteurs de traditions », Société québécoise d’ethnologie, p1. (2), (3), (4), (5) : Extraits du Procès-verbal du conseil municipal du 5e jour de juin 2017, p. 17 à 19.
Ginette Plante