L’église de Saint-Jean-Port-Joli
par Journal L'Attisée le 2017-09-01
Lors d’un projet en éthique et culture religieuse de secondaire 4, Rosemarie et moi (Alexime) (élèves de l’école sec. Bon-Pasteur) avons eu la chance d’aller visiter l’église de Saint-Jean-Port-Joli afin de découvrir avec plus de profondeur son passé. C’est grâce à monsieur Donald Pelletier et ses grandes connaissances que ce projet fut une réussite. Voici une partie de notre projet. Bonne lecture!
L’histoire de Saint-Jean-Baptiste
Avant la présence de la première église de Saint-Jean-Port-Joli, il y avait une chapelle entre l’emplacement actuel de Plastiques Gagnon et de Rousseau Métal où l'on retrouvait également le premier cimetière. Jusqu'à aujourd'hui, Saint-Jean-Port-Joli à compté 4 cimetières. En 1779, la première église de Saint-Jean-Port-Joli fût construite. Elle remplaça la chapelle et elle peut maintenant accueillir beaucoup plus de gens. Cette église est protégée par Saint-Jean-Baptiste, le cousin de Jésus. Lors de sa construction, elle était faite d’une nef rectangulaire et de deux petites chapelles annexées à celle-ci. En 1815, elle est agrandie par l’avant avec l’ajout d’une sacristie en pierre pour remplacer celle en bois. C’est lors de cette construction que les deux clochers prennent place dans la paroisse. C’est à ce moment que Saint-Jean-Port-Joli fait appel à Chrysostôme Perrault pour la décoration de l’église dont : la balustrade, la chaire et le chandelier pascal. En 1845 et 1846, l’église fait l’ajout de ses balcons latéraux. En dessous de ceux-ci, jusqu'en 1923, les bancs étaient configurés en petits caissons pouvant contenir une famille. Celles-ci apportaient leurs briques qui étaient chaudes ce qui gardaient les bancs au chaud puisque l’église n’était pas chauffée à cette époque.
L’intérieur de l’église
L’église de Saint-Jean-Port-Joli est constituée d’un narthex accueillant par ses escaliers en bois et ses larges colonnes de bois donnant vue sur la grandeur de l’église, une nef très large qui nous impose une merveilleuse vue sur le chœur. Elle est une des rares églises du Québec dont la nef a un seul vaisseau et est munie de tribunes latérales. Le plancher de cette section est en pente descendante vers l’autel puisque ce dernier est plus bas, ce qui permet aux bancs de l’arrière d’avoir une aussi bonne vue que ceux de l’avant. Le cœur de ce patrimoine est illuminé par deux lustres fait de cristaux. Devant, nous retrouvons la lampe du sanctuaire fait en argent massif datant de 1780. L’abside, derrière le chœur, contient des ornements faits à la feuille d’or et trois statues, celle de Sacré-Cœur (la seule statue en plâtre dans toute l’église), celle de Saint-Jean-Baptiste et bien entendu, celle de la Vierge sont en tilleul.
Ses richesses
Notre église possède de nombreux petits trésors qui la rendent unique comme par exemple : les nombreuses rosaces de couleur or fixées au plafond (qui ont d’ailleurs été fabriquées à la main par quatre hommes), les nombreuses sculptures toutes fabriquées en bois par de grands artistes (les frères Bourgault…) sauf le «Sacré-Cœur» qui a été fait en plâtre. De plus, l’église de Saint-Jean-Port-Joli est très reconnue pour sa magnifique crèche de Noël comprenant 22 personnages et qui, chaque année, reçoit la visite de plusieurs touristes Elle possède aussi de nombreux tableaux dont les cadres ne sont pas constitués de feuilles d’or, mais plutôt de peinture à la détrempe (revêtement coloré dont la constitution est faite d’huile, de jaune d’œuf et de poudre d’or). L’Église Saint-Jean-Baptiste de notre région est aussi connue pour ses œuvres d’art créées par des artistes très populaires à l’époque et qui ont donné la vie à notre petite municipalité en y fabriquant des sculptures, tableaux, etc. Parmi les nombreux artistes de renommée qui ont participé au développement architectural et aux petits trésors de notre magnifique église on y retrouve Médard Bourgault (sculpteur), André Pelletier (sculpteur), Jean et Pierre-Florent Baillairgé, Louis Dulongpré (grand peintre) et plusieurs autres.
Une des nombreuses rosaces fixées au plafond
La représentation des tableaux
Dans l’église, on peut apercevoir les différents tableaux illustrant les 14 moments du chemin de croix peint par Antonio Masselotte vers 1925. Au maître-autel et au-dessus des autels latéraux on peut observer trois gros tableaux représentant «Le Baptême du Sauveur», «L’Immaculée-Conception» et «Sainte-Catherine» qui ont tous les trois été les œuvres de Louis Dulongpré entre les années 1798 et 1799.
Les plaques commémoratives
L’église de notre village présente deux plaques commémoratives qui ont rendu hommage à deux personnalités importantes de l’époque. La première a été dédiée à Philippe Aubert de Gaspé en 1960. Celle-ci a permis d’identifier le tombeau de ce dernier. Saviez-vous que Philippe Aubert de Gaspé a pratiqué le métier d’avocat ? Pour sa part, la deuxième plaque commémorative a rendu honneur à Noël Langlois dit Traversy, premier seigneur de Port-Joly entre les années 1677 et 1686. Celui-ci est décédé en 1699.
Les œuvres d’art
L’église Saint-Jean-Baptiste possède une vraie collection d’œuvres d’art. On les retrouve un peu partout dans l’église et elles nous surprennent toujours plus lorsqu’on y voit la précision avec laquelle les artistes les ont confectionnées. Médard Bourgault a représenté plusieurs personnages sous forme de sculpture dont : « Sainte-Elizabeth », « Saint-Zacharie », « Saint-François d’Assise », « Sainte-Anne et Marie », « Saint-Joseph-Artisan » et le « Christ Roi ».
André Pelletier est également un sculpteur qui a confectionné des œuvres dans notre superbe église dont « Saint-Michel Archange » et « l'Archange Gabriel » vers 1975. Il a aussi fabriqué l’Étoile de Bethléem ainsi que l’ange dans la crèche de Noël.
Pour ce qui est des autres personnages de la crèche de Noël, les artistes ont été André-Médard Bourgault (l’Ange Trompette), Jacques Bourgault (la Vierge Marie ainsi que Marie de l’Avent), Albert Nadeau (Brebis, mouton, petit mouton et le chien), Sylvain Leclerc (le chameau couché et en position debout), Clermont Gagnon (Mage Melchior), Fernand Bourgault (Mage Gaspard), Robert Roy (Mage Balthazar), Gisèle C. Chouinard (Bergère), Robert Gaudreau (Berger avec un mouton), Martin Giasson (les cinq moutons), et plusieurs autres…
Dans le choeur, on peut évidemment y apercevoir le Corpus « crucifix de bois » . Celui-ci a été sculpté par François Baillairgé en 1797
Les Prêtres
Le premier prêtre de St-Jean-Port-Joli fut Charles Faucher-dit-Châteauvert entre 1781 et 1793. Le second fut Jean-Baptiste Perras, en poste de 1793 à 1799. Il laissa sa place à Joseph-Benjamin Keller jusqu’à 1808. François Brunet a pris la relève pour seulement un an. Par la suite, Gabriel-Elzéar Taschereau a pris ce poste de 1809 à 1813. Pendant un an, c’est Pierre-Antoine Tabeau qui y prit place. François Boissonnault, quant à lui, a fait un mandant de 29 ans jusqu’en 1843, un phénomène très rare. Monseigneur Boissonnault a habité au 73, Avenue Gaspé Est, un endroit particulier où les portes de la maison furent élargies afin que celui-ci puisse y entrer (il était gros). Louis Parent lui succéda jusqu’en 1870. En 1871, c’est Joseph Lagueux qui le remplaça jusqu’en 1888. De 1889 à 1908, c’est Charles-Eugène Frenette qui prit la relève au poste de curé de St-Jean-Port-Joli, suivi par J. Télesphore Lachance jusqu’en 1936. De 1936 à 1964, Joseph Fleury est le dernier curé à long mandat de la paroisse. En 1980, c’est le curé Gilles Bernier qui a pris la relève de la célébration des messes, suivi par Sarto Lord vers 1986. En 1992, Marcel Lamonde devient successeur de l’abbé Sarto Lord. Deux ans plus tard, Fernand Bélanger prend place dans l’histoire de l’église. Se succèdent ensuite Michel Talbot et Daniel Ouellet. Depuis le 1er août 2017, monsieur Christian Bourgault est le nouveau curé du secteur centre du diocèse.
Alexime Rioux Bernier et Rosemarie Caron, étudiantes