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Une assurance contre la pauvreté, vraiment?
par Journal L'Attisée le 2017-06-06

En contractant une assurance invalidité lors de l’achat d’une maison ou d’une automobile, on serait en droit de se croire, en bonne partie du moins, protégé contre les ennuis financiers suite à un accident ou une maladie. Aussi, lorsqu’un contrat de travail prévoit une assurance invalidité, on se sent rassuré et prémuni contre les affres du destin. Pourtant!

C’est ce que croyait Paul lorsqu’il a été victime d’un infarctus du myocarde et qu’il a dû cesser de travailler pendant presque trois mois. Il a alors appris que son assurance le protégeait à partir du deuxième mois d’invalidité et à condition que son invalidité dure trois mois ou plus, puisque reliée à une maladie. Il n’a donc reçu aucun paiement de son assurance pour couvrir les frais de l’hypothèque durant les 10 semaines d’arrêt de travail.

De même, Sylvie pensait bénéficier d’une « protection blindée » lorsqu’elle est devenue éligible à une assurance collective dans le cadre de son emploi. Suite à un grave accident de ski, l’assurance a bien versé des indemnités de remplacement du revenu durant la première année. Par la suite, elle avait à faire la preuve qu’elle était totalement invalide, ce qui n’était pas le cas. Son médecin a proposé un retour à temps partiel dans des tâches plus légères, mais l’employeur a refusé de donner suite.

Elle a donc perdu son emploi faute de pouvoir répondre à toutes les exigences de l’emploi occupé au moment de son accident. Elle s’est retrouvée au chômage et ensuite sans aucun revenu. Comme elle avait un conjoint avec des revenus d’emploi, elle n’avait pas droit à l’aide sociale. Le couple a dû composer avec un revenu en moins avec les mêmes obligations financières. Il a fallu renégocier l’hypothèque, vendre une auto et réduire les dépenses familiales, concernant particulièrement les loisirs.

Même histoire ou presque pour Jean. Après deux années d’incapacité suite à une dépression majeure, il a appris que son assurance salaire avait une durée limitée de deux années malgré le fait qu’il soit reconnu totalement invalide. Heureusement, il est éligible à une rente d’invalidité de Retraite Québec, cependant ses revenus sont maintenant de 1 000 $ par mois, alors qu’auparavant, il gagnait 60 000 $ par année.

Les noms utilisés dans cet article sont fictifs, mais ces tristes histoires se répètent tous les jours et peuvent atteindre n’importe qui au moment où l’on s’y attend le moins. Existe-t-il vraiment une assurance contre la pauvreté?

Micheline Pelletier, Aide aux Travailleurs Accidentés



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