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Les soins palliatifs et l’aide médicale à mourir : complémentarité ou dualité?
par Journal L'Attisée le 2017-05-01

Michelle Boulanger, médecin, Michel Pelletier, président de Fondation des services de santé de la MRC de L'Islet et Brigitte Laflamme, dir. adj des services professionnels au CISSS Chaudière-Appalaches


Retour sur la conférence, organisée par la Fondation des services de santé de la MRC de l’Islet, qui fut présentée le 5 avril dernier au Centre Gérard-Ouellet par mesdames Michelle Boulanger, médecin en oncologie et soins palliatifs et Brigitte Laflamme, directrice adjointe des services professionnels au CISSS Chaudière-Appalaches, programmes : cancer, soins palliatifs et fin de vie.

Dans le domaine des soins en fin de vie, le Québec a fait preuve d’avant-gardisme. Dès juin 2013, Véronique Hivon présentait devant l’Assemblée nationale, un premier projet de loi faisant suite à la commission spéciale «?Mourir dans la dignité?» où 75 % des participants étaient des citoyens et où 85 % d’entre eux étaient favorables à une loi encadrant le droit des patients de décider comment terminer leur vie. Le 5 juin 2014, le Québec devenait le premier endroit au Canada à autoriser, par une loi, l’aide médicale à mourir et le seul au monde à l’intégrer dans un continuum de soins et d’interdisciplinarité.

La loi concernant les soins de fin de vie a comme objectif de respecter les volontés du malade en lui assurant des soins respectueux de sa dignité, de ses besoins, de sa sécurité et de son autonomie. Elle comprend :

1. Les soins palliatifs, qui sont «  l’ensemble des soins donnés par les professionnels de la santé à une personne atteinte d’une maladie grave et incurable (avec pronostic réservé)?» (1) incluant la possibilité d’une médication sédative en continue pour soulager les symptômes et la souffrance, sur une certaine période de temps, jusqu’au décès.

 2. L’aide médicale à mourir, c’est un soin exceptionnel, inclus dans l’offre de service des soins palliatifs. Elle peut être demandée par une personne majeure, en fin de vie ou avec un pronostic de mort raisonnablement prévisible (1 an), ou atteinte d’une maladie grave et incurable ou d’un déclin avancé et irréversible de ses capacités, apte et consciente jusqu’au moment de l’injection létale, pour soulager ses souffrances et entrainer son décès dans les minutes qui suivent (10 à 30 minutes). Cette demande peut se faire auprès d’un médecin ou personnel appartenant à un ordre professionnel. La personne sera accompagnée ainsi que ses proches pour acheminer sa demande, l’évaluation de l’éligibilité ou le suivi en cas de refus, et peut se pratiquer à la maison, à l’hôpital ou en

CHSLD. Ce soin est strictement encadré et balisé par la loi et ne doit pas être envisagé pour remédier à des soins palliatifs inadéquats.

3. Les directives médicales anticipées : c’est un écrit dans lequel une personne majeure et apte, exprime «?à l’avance les soins médicaux qu’elle accepte ou qu’elle refuse de recevoir dans le cas où elle deviendrait inapte à consentir à des soins, et ce, dans des situations cliniques précises.?»(2) Les professionnels et les proches sont dans l’obligation de respecter ces directives enregistrées dans un registre médical à la RAMQ.

Au 10 décembre 2016, des 21 demandes enregistrées pour l’aide médicale à mourir, en Chaudière-Appalaches, 14 ont été administrées. La société change, la notion de prolonger la vie à tout prix a évolué vers des valeurs de qualité de vie et de dignité.

La Fondation des services de santé de la MRC de l’Islet a pour mandat d’améliorer la qualité des soins dispensés auprès des personnes en fin de vie dans la région, par la formation du personnel en soins palliatifs, le soutien aux proches aidants et aux familles et l’achat d’équipements. Pour informations ou dons : www.fondationsantelislet.com

(1) et (2) : Droits de la personne en fin de vie, Direction des communications du MSSS, p.1et 2, Gouv. du Québec 2016. Pour en commander : diffusion@msss.qc.ca ou par la poste : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Direction des communications, diffusion

1075, chemin Sainte-Foy, 4e étage, Québec (Québec) G1S 2M1.

Ginette Plante



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