Ironie populaire
par Journal L'Attisée le 2018-05-01
C’est terminé pour les Caisses de Saint-Damase et Saint-Cyrille.
Il n’y a pas si longtemps, on parlait de caisse populaire. Ce terme est tranquillement disparu, emportant avec lui un peu de la popularité de l’institution, justement.
Par faute de popularité, certains points de service offraient du service 14 heures par semaine. Par faute de popularité, les guichets disparaissent un peu partout dans la région. Puis, lorsque les services n’en sont plus vraiment, on les ferme complètement, rejetant la faute sur nous, utilisateurs d’avoir mené à cet échec. Et ça inquiète.
Ça inquiète parce que c’est encore un coup à encaisser pour les régions. C’est un service de plus qui disparaît et pour lequel on devra faire plus de route. Et dans notre voiture, où nous serons plus longtemps, la radio nous rappellera tout le trafic qu’il y a sur les routes de la Rive-Sud et de la Rive-Nord de Québec. Douce ironie.
Et pourtant, en y réfléchissant bien, nous contribuons (pratiquement) tous à la construire cette ironie. En écoutant une station de radio de Québec plutôt qu’une station locale.
En ne participant pas aux activités, souvent gratuites, offertes un peu partout dans nos municipalités. En magasinant dans les grandes chaînes ou en ville.
Puis un matin on se réveille en devant faire 15 minutes de route, aller seulement, pour une pinte de lait. Et on se plaint alors du manque de service...
La prochaine fois où vous avez besoin d’une paire de souliers, d’un meuble ou d’un pain, donnez la chance au local. Vous serez surpris de l’offre de nos commerçants locaux. En prime, bien souvent la différence de prix sera inférieure à celle de l’essence qu’il vous faudrait pour aller chercher le même item plus loin.
Et en achetant local, vous aiderez un parent à payer des cours de danse ou de natation à son enfant, plutôt qu’un millionnaire à acheter sa quatrième maison de campagne.
Et en achetant local, vous permettrez à vos enfants de peut-être pouvoir acheter leur pinte de lait pas trop loin, lorsqu’ils seront grands.
Sortez et découvrez les richesses de notre région. Soyez fiers de vivre dans ce coin de pays où on respire l’air pur et où l’on peut marcher sans craindre pour notre sécurité. Partagez et participez à la beauté de notre campagne pour que la vitalité de notre région ne risque pas l’extinction.
Rébecca Dubé