Menu principal

Au fil d’arrivée - Un autre centenaire
par Journal L'Attisée le 2017-06-26

Louis de Gonzague Robichaud

Un 8e membre de notre académie des centenaires aubertois apparaît au tableau d’honneur. Le mois de juin ajoute le nom de Louis de Gonzague Robichaud.

Gonzague, de son nom plus familier, naît dans le calme sans histoire de parents cultivateurs dans la paroisse de Saint-Aubert. Le mois de juin 1917 place son chiffre 7 sur la ligne de départ avec au moins 99 autres concurrents semblables, prêts à atteindre le fil d’arrivée avec le droit très spécial de la déplacer au besoin le plus loin possible. Xavier Robichaud et Marie-Anna Caron accueillent ce 3e enfant en laissant libre cours à l’avenir de comploter la venue de sept autres enfants.

Pour le jeune enfant, l’école brime quelque peu son énergie : « Il était malcommode » dit madame Gertrude, sa sœur cadette d’un gros cinq ans. Ne cherchons plus pourquoi il a attendu la sagesse de ses 45 ans pour choisir sa compagne de vie… Faute d’études supérieures, ajoute-t-elle, une année à l’École d’agriculture de La Pocatière encourage ses premiers pas en agriculture. Un lointain souvenir lui rappelle que pendant la guerre, un besoin de fibre de lin s’était fait sentir au sein de l’armée; les champs de son frère se sont dès lors couverts de ce produit recherché.

Un jour, sans relève, il abandonne sa terre et se rapproche du village en hébergeant généreusement sa sœur et son père pour soutenir ses vieux jours. Avant-gardiste comme pas un, il ouvre une salle de danse au plaisir des couples qui ont des fourmis dans les jambes. Puis, une partie du dicton « il n’est jamais trop tard… » lui fait rencontrer l’âme sœur. La vie à deux c’est bien mais sa Marie-Anne n’a pu égaler son record et le laisse seul pour une retraite esseulée. Autonome, il demeure dans sa maison jusqu’à ce que la faiblesse de ses jambes le conduise dans une maison d’hébergement depuis seulement quelques mois.

Une sobre fête familiale y est organisée pour souligner cette arrivée spectaculaire à la ligne. Il a gagné la 8e médaille centenaire ou plutôt la 9e car la candidate précédente s’est vu disqualifier par la sournoise faucheuse noire en touchant le podium.

Nous souhaitons que le bon état de la bonne santé qui ne l’a pas trahi jusqu’à ce jour, éloigne le ruban d’arrivée encore un peu plus loin. Rappelons-lui que la paroisse détient des records enregistrés et à battre : 102, 103, 104 et même 106 ans…

Rose-Hélène Fortin



Espace publicitaire